Vendredi 12 Juin est une date importante. Nous avions un rendez-vous très important.
Hélas, c'est le jour où la bestiole qui pique les paupières (ça arrive chaque année depuis que nous sommes à Chartres) a décidé de piquer Pierre. Il avait bien mauvaise mine au réveil...
Vraiment... Sale bestiole.
Heureusement, nous sommes partis à l'heure, et nous avons eu la dose de bouchons prévus. Départ à 7h pour un rdv à 10h (il y a normalement 1h15 de route). Nous sommes arrivés à 9h, ce qui est un exploit. Plus grand exploit encore, nous avons réussi à nous garer dans Paris au bout de 5 min.
Sauf que là-bas, on nous a dit que l'heure, c'était l'heure, et avant l'heure, c'était pas l'heure. Passez votre chemin et revenez avec seulement un quart d'heure d'avance. Donc nous avons joué les touristes. On a eu du mal à leur arracher un sourire pour une photo. Pourtant Gabrielle étant en ce moment fan de l'Egypte, de Napoléon et d'Astérix, l'Obélisque de la Concorde devait lui plaire. Mais non. Elle voulait seulement être à l'heure au rendez-vous.
C'est pourtant joli comme quartier. Mais bon, après avoir réclamé des sourires pendant 20 minutes, nous avons pu retourner à notre lieu de rendez-vous car c'était enfin l'heure. Le grand moment. Rendez-vous à l'ambassade des Etats-Unis pour finaliser les visas. Les enfants devaient être présents, sinon nous les aurions gentiment laisser à l'école (Gabrielle avait un tournoi de rugby, elle était aux anges d'éviter cette corvée).
Il n'y aura aucune photo de l'ambassade, de près ou de loin, de dehors ou de dedans. On ne plaisante pas avec la sécurité, surtout après les attentats de cet hiver. Aucun appareil électronique, ou clé USB ne franchira la porte de l'ambassade. On avait emmené des livres pour occuper les enfants. Le collègue de François qui est relocalisé en même temps que nous y a passé quatre heures, nous étions inquiets de la gestion de l'ennui... Mais finalement, contre toute attente, il n'y a pas eu d'attente. Pas plus de 5 minutes d'attente par guichet. En une heure de temps pour étions ressorti. Juste à temps pour aller déjeuner, ce qui a beaucoup plu à Gabrielle qui craint les retards de repas encore plus que les retards à rendez-vous.
En retournant à la voiture, nous avons enfin eu les sourires. Devant la maison du président de la République Française (Raphaël n'arrive pas à croire qu'il vive sans enfants et sans payer dans une si grande maison). C'est un grand jour donc. Nos visas sont accordés, ces enfants-là pourront vivre en américains pendant 3 ans au moins. Plus si on peut. Et voilà, maintenant le ressort est bandé. Cela n'a plus qu'à se dérouler tout seul. (fans de Anouilh, je vous salue).
Enfin presque... disons que le ressort nécessite beaucoup de sueur humaine. Première étape: déménager une partie de la chambre des garçons en Normandie, dans la maison de ma grand-mère. Si on veut pouvoir revenir pendant les grandes vacances, il faut bien que les enfants puissent dormir quelque part. La chambre d'enfant de la maison avait besoin d'un sol, car le plancher nu depuis 35 ans n'était pas au top... On vire les vieux meubles, les vieux jouets cassés...
Quand je dis sueur humaine, sachez que la sueur canine ne vaut rien du tout. A peine une patte posée qu'elle se couche. Vendredi nous avons chargé les meubles dans le camion, fait la route. Samedi, il a fallu tout vider, tout remplir. Et que je fasse un aller-retour sur Paris pour acheter une moquette, dans LA couleur que ma mère souhaitait, et qui n'était pas disponible ici. Une grosse journée de travail, avec l'aide de la famille. Mais aucun enfant et aucun chien n'a risqué la foulure: comme à leurs habitudes, ils ont été trop occupés autrement. Je vous prie tout de même de bien voir sur la photo ci-dessus la tête de l'aspirateur qu'on aperçoit dans le couloir. R2D2 existe en vrai! il vit chez nous depuis quelques décennies..
Bon, j'avoue maman, la moquette va très bien dans cette chambre, tu as bien choisi. Ca valait presque les trois heures de route. Gabrielle pourra dormir aussi: il y a un tiroir lit! Au passage je reçois un coup de téléphone d'une agence immobilière qui voulait faire visiter la maison la semaine prochaine. Mais, aurions-nous donné notre préavis sans le savoir? Non non... Je suis superstitieuse. Nous avons prévenu la propriétaire que nous partons sous peu (préavis de 1 mois normalement, c'est court, nous préférons ne pas lui faire de surprise). Mais nous n'avons pas de date, pas de contrat signé. Alors les visites vont patienter quelques jours ou semaines si possible, je n'aimerais pas que ça nous porte la poisse.
Les enfants ont crié "oh, c'est beau maintenant!". Ils ont surtout adoré la collection de peluches de Papy, qui a été complétée par une partie de la leur. Ainsi que quelques jouets et livres. On commence le tri. On ne va pas tout emmener aux USA, on en laisse un peu ici...
Et comme eux ne manquaient pas d'énergie après une journée de non-labeur, ils ont tout tenté pour martyrisé le pauvre cerisier. Des calamités...
Et Dimanche, retour à la maison, pour cette fois recommencer le tri et le grand ménage dans la chambre actuelle des garçons. Comme nous n'avons pas de lit pour eux en ce moment (on hésite à les acheter ici, ou aux USA, il y a un problème de taille standardisée de matelas. 97 x 190 ou 90 x 200 ? telle est la question), nous avons remis en service leurs lits de bébés. Ils trouvent ça très drôle. Dans le placard, où il y avait les étagères désormais déménagées, j'ai rangé les valises, qu'il faudra bientôt remplir.
Nous attendons l'arrivée des visas sous peu, et nous espérons ainsi avoir enfin la date du déménagement... La pression est grande: arriverons-nous à scolariser les enfants à temps pour la rentrée scolaire? Les enfants participeront-ils un jour autrement qu'en salissant, dérangeant ou détruisant? June Bug le bouledogue sortira t-elle un jour de sa sieste? Comme disait Descartes: "la seule chose dont je suis sur, c'est que je doute". Surtout concernant les enfants...