Tiny Clouds in California: février 2016

J'ai beaucoup de retard, je m'en excuse. J'ai de nouveau été atteinte de flemmite aigue. Au lieu d'essayer de raconter le pluvieux mois de janvier, je vais simplement vous montrer les photos du week-end dernier.

Week-end du 12 au 15 Février. Oui oui, un week-end de 4 jours. Ici, on ne s'embête pas à faire des "ponts": les dates de jour fériées, à part le 4th of July et l'armistice de 14/18 (appelé Veteran's day) sont toutes mobiles, et elles sont mises sur les vendredi ou les lundi. Tout le monde en profite! Ou presque, les employeurs ne sont pas tenus de les faire toutes. Ainsi, les enfants n'avaient pas école vendredi 12 et lundi 15. François n'avait que le lundi 15. Notre voisine, par exemple, a eu deux week-ends de trois jours, avec deux lundis fériés.

Donc, Du 12 au 15 Février, on fêtait les deux présidents chéris de l'Amérique: Lincoln et Washington, dont les anniversaires sont en Février. Mais, le 14 Février, c'est aussi la Saint-Valentin. N'est-ce pas pratique?? Ca garantit presque aux zamoureux d'avoir du temps pour roucouler.

Mais ici, la Saint-Valentin, ce n'est pas que pour les zamoureux. Les enfants l'ont fêtée à l'école, au nom de l'amour amical. Alors il a fallu écrire une lettre par camarade de classe. Et puis Raphaël a eu un échange de "valentines" avec l'autre classe de 2nd grade: ils ont chacun choisi une valentine de l'autre classe. Et dans l'autre classe, pareil. Sauf que l'écolier ne sait pas par qui il a été choisi. Ainsi, Raphaël a choisi un petit garçon (l'amitié étant par définition, sans genre), à qui il a préparé une surprise (un treat) et des lettres. Mais il ne savait pas de qui venait les lettres. C'était rigolo de le voir se questionner. Il a fini par deviner "maman, c'est la fille d'une maîtresse de Kindergarten. Tu sais, celle aux cheveux longs et jaunes". Alors ici, les filles aux cheveux longs et jaunes, il y en a BEAUCOUP. Mais il avait raison, c'était bien elle. Elle lui a offert un singe en peluche rose fluo. Elle avait peur qu'un garçon ne puisse pas aimer un cadeau rose. C'était sans compter que Raphaël aime TOUTES les peluches. Il n'est pas encore passé au stade du garçon-petit dur. Moi, en lisant qu'il fallait préparer un "treat", j'ai préparé une sucrerie. J'ai peut-être mal compris... Mais je n'ai pas eu de remarques, ça a probablement convenu. C'était un sachet de mini madeleines. En fait, j'ai préparé les sachets pour le "bake sale" de l'école. La vente de gâteau pour l'association des parents. Comme en France! Enfin presque. Ici, on doit apporter les "treats" individuels, emballés, et si possible décorés sur un thème.

Ma cuisine était rangée avant. Les enfants ont débarqué avec leurs cartes (ils en ont reçu environ 25 chacun, accompagnées souvent de bonbons ou de petit gadget). Vive le bazar à ranger!

Donc le jeudi 11 Février, c'était encore la fête à l'école! Nous ne sommes pas allés le week-end avant à la danse organisée par l'école. On est pas encore vraiment des saint-valentinards, et on n'aime pas danser non plus.

Vendredi 12 Février, à la dernière minute, il a fallu aller à San Francisco. Nous avions besoin de copies certifiées des passeports des enfants pour remplir la déclaration d'impôts. Le week-end, le consulat de France est fermé. Et les jours fériés aussi. Puisque François devait y aller, et que les enfants n'avaient pas école, autant qu'on l'accompagne, non? Surtout qu'il fait beau depuis le début de la semaine. La température atteint les 24°C, pas de vent, pas de nuage, pas de brouillard (et pourtant, il arrive vite à San Francisco).

François nous a laissés seuls pendant qu'il allait faire les papiers. Et par chance, ce ne fut pas long. Nous avons tout de même, pendant son absence, eu le temps d'aller admirer le Bay Bridge, le marché couvert... Les enfants crevant de faim à 11h02, il a fallu faire une pause au bout de 30 min. Comme le marché couvert proposait des choses sympas, mais onéreuses, nous nous sommes orientés vers la première enseigne connue et "cheap": Starbucks. Oui, je sais, Starbucks n'est pas cheap. Mais par rapport aux boutiques de San Francisco, ça l'est. San Francisco est la ville où le logement coûte parmi les chers des USA. Pire que Paris. Oui oui.

Puis François nous a rejoints. Nous sommes remontés dans la Ferrari, direction le Pier 39 et le Wharf. Je craignais le parquage de notre Ferrari, mais il y a des parkings partout. Le problème majeur étant leurs tarifs: $9 de l'heure. Plafonné à $45. Gloups.

Nous avons très vite rencontré les morses. Qui sont arrivés là après le tremblement de terre de 1989. Au départ les gens du port étaient agacés, mais ils ont fini par voir d'un bon oeil cette nouvelle attraction locale (et gratuite!). Derrière eux se dresse la sinistre prison Alcatraz...

Le Pier 39 est une sorte de petite zone commerciale. Comme on a dans toutes les petites villes touristiques portuaires, mais là, tout est construit sur l'eau, et sur pilotis. Nous, on a bien aimé l'ambiance, on aurait presque l'impression d'être dans le centre ville d'une petite ville. Ici, je n'ai pas l'impression que ça existe vraiment. Les centres-villes appartiennent souvent aux bureaux, et on est rarement à pieds entre deux boutiques: tout est étalé. Donc pour une fois, ça fait du bien.

Nous sommes ensuite remontés vers le "wharf". Encore une fois, l'ambiance est agréable. Même si, je constate qu'on pourrait se trouver à Londres ou Amsterdam: le musée terror dongeon, le musée de cire, le spectacle de magie et le bus hop-off hop-on. Pour moi qui ai eu la chance de faire plusieurs grandes villes européennes, ça sent le déjà vu, et pas réellement local.

"maman? C'était le train pour l'époque, ça? Oh là là, ils l'ont très bien cassé joli."

Nous sommes arrivés vers Maritime national historical park. Au loin on voit le golden gate, et un bateau "ancien". Je n'ai pas encore eu le temps de me renseigner sur lui... Nous sommes montés en haut sur la coline. Nous n'y avons pas trouvé de bouquet d'églantines, mais Ghirardelli. C'est un chocolatier. Alors, écartez toute pensée type chocolat belge ou suisse. C'est du chocolat américain. Mais contrairement au très célèbre Hershey, qui a en fait un arrière goût de vomi -oui oui, ne riez pas, je ne suis pas la seule à avoir trouvé ce goût- le chocolat Ghirardelli est bon. Juste ok. Mais c'est énorme. Donc il y a ici l'ancienne usine devenue salon de thé. En fait, on y mange surtout des sundaes. Et il y avait un peu la queue. Malgré tout, l'attente ne fut pas si longue, un quart d'heure.

Gabrielle a dit "ça, c'est la nourriture de mes rêves". Elle a aimé le gigantesque sundae. Moi, je n'ai pas trop aimé le goût "butterscotch", alors j'ai échangé avec François qui avait un brownie tout chaud sur sa glace. Ô douces calories...

Nous sommes rentrés sans nous presser vers la voiture. Nous promettant de revenir, dès que possible.

En rentrant, comme toujours, c'est l'heure des bouchons. J'avais pourtant bien dit que ce serait bien qu'on reste jusqu'au dîner... Là nous avons payé 36$ de parking, alors pour 9$ de plus on y passait toute la soirée. Mais les enfants râlent. Ils préférent les bouchons! Tu m'étonnes, avec le lecteur DVD dans la voiture, le bouchon est devenu un loisirs. Le GPS, pour éviter les bouchons, nous a envoyé sur un autre pont que le Bay Bridge: quelle surprise de voir que la voiture arrivait sur le Golden Gate! Et donc voilà, 7 mois après notre arrivée, nous l'avons enfin traversé. Il fait de l'effet!

J'ai obtenu l'explication du titre "golden gate". La plus grande partie de la côte Californienne est composée de montagnes. Sauf par ici, par ce petit détroit. C'est la seule entrée possible pour les bateaux. En été, l'air très chaud de la vallée et l'air très froid de l'océan s'y rencontrent (ailleurs, la montagne fait blocage entre les deux), et crée du brouillard. L'été, le temps n'est donc pas vraiment agréable, mieux vaut venir au printemps ou à l'automne. Et, à cause de ce brouillard, le pont du Golden Gate a été peint en rouge-orangé, pour mieux le voir et éviter aux bateaux les incidents. Il fut fini en 1937.

Et pendant que nous traversions ce pont, je discutais avec ma meilleure amie d'enfance qui accouchait de son troisième enfant. Merveille de technologies. Chez elle, c'est le 13 Février. Chez moi, le 12. Et le monde si grand ne nous coupe pas tant que ça. C'est une fille. Bizarrement, elle ne s'appelle pas Fransceca.

A cause des bouchons, et malgré l'énorme glace dans leurs estomacs, les enfants criaient encore famine à 19h. Imaginez donc, ils sont habitués à souper à 17h30. Nous nous sommes arrêtés dans un haut point de la gastronomie locale: Taco Bell. Oui, après bien des déboires, nous avons fini par trouver notre cantine-dépannage sur la route. Les enfants aiment -ou presque- et surtout ça coûte bien moins cher. Et puis je sais pas, mais je crois encore qu'il y a plus de légumes dans une burrito que dans un hamburger. Quelle idée!

Samedi nous avons jardiné, un peu. Dimanche nous étions invité chez des amis pour un déjeuner/dîner à 14h.

Lundi, nous avons repris la route. Direction l'océan. Nous voulions voir la forêt de Muir Woods, en longeant la côte. Mais longer la côte a déjà pris toute la journée. Un road trip, avec un seul arrêt à Point Reyes pour pique-niquer au doux soleil (mais il y avait un sacré vent!). Puis nous avons pris la highway 1 en passant par Stinston Beach pour rejoindre Muir Woods dans la montagne qui serpentait. Notre heure d'arrivée, 15h, était trop tardive: le lendemain, il y a école. Les arbres étaient gigantesques sur le bord de la route, nous avons très envie d'aller voir de plus près la prochaine fois ces fameux Redwoods. Nous avons alors atterri dans la baie, avec ses bouchons et des ponts (de nouveaux encore!) bizarres.