Ici, les vacances de Pâques sont appelées "spring break". Avec Noël, ce sont les seules vacances de la période scolaire. C'est le moment où les étudiants en université vont faire la fête et frôler le coma éthylique, et où les familles essaient de faire des road trips.
Nous sommes une grande famille comprenant un chien et un chat. Or, si les chats peuvent rester quelques jours à la maison, les chiens ne le peuvent pas. Et comme les voisins étaient de voyage, nous n'avions pas de dog sitter. Donc, nous ne sommes pas partis. François a donc gardé son seul petit jour férié en stock pour plus tard. Nous n'avions donc prévu qu'une sortie, le samedi, et à Muir Woods où nous voulions déjà aller lors du dernier grand week-end de 4 jours. Nous sommes partis tôt, arrivés là-bas à 10h00. Or, les parkings étaient déjà complets. Nous avons donc dû changer notre programme. Etant très proches du Golden Gate Bridge, nous avons donc pris sa direction, et sommes allés là nous où planifions d'aller le jour où j'ai dû prendre l'avion pour retourner en France. Direction Land's End! C'est un parc dans San Francisco, donnant sur l'océan, et juste à côté du grand pont rouge. Ce sont aussi des falaises...
C'est ce qu'ils appellent des "trails". Des chemins de randonnée. Il y avait beaucoup de monde en ce samedi de vacances. Beaucoup de sportifs, quelques touristes. Le trajet comporte des montées et des descentes... et un chemin qui était celui du train qui ravitaillait un fort militaire. Nous avons fini par trouver une petite "plage" (aucune envie de s'y baigner) de galets. Pour y descendre, environ 150 marches. Il y avait un gentil petit phoque... On ne savait pas trop s'il était perdu, mais je savais en tout cas qu'il était plus chez lui que nous, aussi j'ai demandé aux enfants de ne pas attirer l'attention des autres touristes sur lui. J'ai vu bien trop d'histoires sur internet de touristes, voulant prendre l'animal dans leurs bras pour des photos et finissant par le blesser. Alors laissons la nature, dans la nature!
La remontée (après les autres escaliers déjà faits) et le retour vers la voiture furent douloureux... surtout pour moi! François avait très mal à son genou, mais bizarrement c'est mon coeur qui a le plus souffert. Il semblerait qu'il se prenne pour le coeur d'un fumeur mangeant une livre de bacon chaque matin. J'en avais la tête qui tournait, puis qui cognait. Nous sommes repartis en voiture pas beaucoup plus loin: au bout du golden gate park. Nous avions précédément repéré deux moulins que nous voulions voir. J'ai eu du mal à ressortir de la voiture. Pour aller d'un moulin à un autre, nous avons refait une vingtaine de minutes de marche. J'en profite toujours pour admirer la flore locale. A changer de pays, de continent, il y a tellement de petites choses qui changent: les oiseaux sont différents, les animaux, les fleurs, les arbres... On pourrait penser que ce n'est pas si différent, mais si. Les coquelicots, endémiques, sont oranges ou jaunes. Pas rouges. Les corbeaux sont plus grands (comme les mouettes!). Les arbres sont parfois gigantesques, ont des branches très tortueuses. Les buissons font des fleurs. Au sol, on trouve des plantes grasses faisant de jolies fleurs. J'ai été presque étonnée de voir des pâquerettes (daisies, en anglais). Car en fait, je ne me rappelle pas en avoir vu avant, ni là, ni à Rocklin. Il faudra que j'étudie un peu plus l'herbe aux alentours.
Ci-dessous, photo prise rapidement en roulant... Une plante ressemblant à des lupins. Mais la taille est gigantesque! Les couleurs allaient du bleu, au violet.
Et toujours en voiture, alors que nous traversions le parc pour repartir vers le marchand de glace préféré de François, j'ai repéré une bestiole dans le petit étang. François a arrêté la voiture. Et j'avais raison, ce sont des tortues à côté de petits canards noirs (nom qui reste à trouver). Plein de petites tortues. Ca m'a rappelé que depuis que je suis petite, je rêve d'avoir une tortue à la maison... Serait-ce possible ici, d'en avoir une dans le jardin???
Allez hop (verbe qui veut dire sauter, en anglais), on repart direction Ghirardelli square. Hélas, en ce week-end spécial, il y a beaucoup de monde, et aucune place pour se garer, même dans le parking public. Donc nous avons promis aux enfants un resto le soir, plutôt qu'une glace. De toute façon, ravis ou pas, on n'avait pas le choix. Devant les complaintes de Raphaël, nous lui avons proposé de prendre le volant et de trouver une solution à notre place. Il a finalement admis qu'il n'avait pas plus de solutions que nous. Bon, le petit tour en ville nous épate toujours, et nous rêvons devant ces maisons complètement dingues.
Le "soir" (dîner à 17h30, mes amis!), nous avons testé un nouveau "restaurant". Enfin, je croyais que c'était un restaurant mexicain. Chipotle. En fait, c'est un fast food. Un fast food du type "subway" où on choisit ce qu'on met dans son plat. On choisit entre burrito, tacos, salade et assiette. Puis sa viande et les accompagnement. Je peux vous certifier qu'avec 3 gosses qui changent d'avis, qui ne répondent pas aux questions de la serveuse, on arrive à une situation où je dois finir par choisir, au hasard, ce qu'ils pourraient ne pas regretter, et où ils finissent toujours par me reprocher mes choix peu après. C'est un peu comme s'ils se retrouvaient au cinéma, à regarder la serveuse préparer un burrito. Ils sont passifs et s'attendent à ce que ce dont ils rêvent tout bas arrive sans le moindre effort, mot ou choix. Bref, j'ai eu droit à 2 boudeurs et demi. Mon burrito à moi était bien trop gros. Mais bon, j'ai quand même envie d'y retourner. La prochaine fois, je leur fais écrire leur choix, signé et daté. Un contrat pour me déresponsabiliser ultérieurement.
Arrivés à la maison après beaucoup de bouchons, j'étais morte. François, presque moins. Je me suis isolée dans la chambre d'amis pour remplir les 42 oeufs plastiques que j'avais dûment cachés. J'ai replanqué le sac d'oeufs et de petites surprises en me demandant comment je ferai pour gérer le déjeuner de Pâques (pour lequel je n'ai pas fait de courses, pas de menu prévu, et aucune préparation faite), la planque des oeufs, la messe à 9h, le petit déjeuner... Puis j'ai décidé de dormir et que tout problème du lendemain, se réglera le lendemain. Au pire on ira chez Chipotle, hein... Avec le contrat.
Voilà. Habillés, tout beaux. Moi fatiguée et encore un peu migraineuse, je me dévoue pour rester à la maison... et faire tout le boulot. J'avoue que je décroche de la messe. Je ne comprends définitivement pas l'anglais ancien, biblique. Ajoutant à la gestuelle qui change, aux chants qui me paraissent un peu trop naïfs. Bref, j'aime pas. Ma vieille Cathédrale me manque. Alors si je rate la messe, en fait, ça ne me fait pas grand chose. Donc j'ai sorti une viande du congélateur, les oeufs du frigo. J'ai choisi de faire des oeufs mimosa (mayonnaise maison, s'il vous plait), un rôti de porc au lait et aux carottes, et une mousse au chocolat praliné. On est dans le thème non? En 2 heures, j'ai réussi à me préparer, cacher les oeufs, préparer le repas, mettre la table et tout décorer. J'ai même rangé un peu. Finalement, pour me reposer, j'aurais peut-être dû choisir la messe.
Sont-y pas beaux mes petits oeufs de chez Dollar Tree? $1 le lot de 8, je les trouvais trop mignons. Les carottes aussi. Pour la peine, je les ai déposées avec les semis du potager. Peter Rabbit était aux anges.
Le chien se demandait vraiment ce que je trafiquais, et pourquoi elle n'avait pas le droit de s'approcher des oeufs. Le chat avait beau miauler, je ne lui ai pas ouvert. Les enfants et le mari l'ont fait plus tard, oubliant toute l'histoire du chat pas vacciné... qui a réussi à trouver une planche qui basculait dans la palissade donnant chez le voisin. On se croirait dans un dessin animé de Scoubidou: Pierrot court après le chat, le chat pose sa patte sur la planche qui bascule et il disparaît derrière. Pour ne revenir que lorsque le Pierrot a le dos tourné.
Les enfants sont rentrés et prêts à partir. Les cloches étaient passées, comme prévu. Pierre nous l'a assuré "c'est la première fois qu'on fait Pâques en Angleterre"
Raphaël "ben non, en Amérique"
Pierre "non. On est au pays où on parle anglais. En Angleterre".
Déjà que le pauvre mélange l'alphabet français et anglais... "C'est quelle lettre ça mon Pierrot?" "un i" "non, un e" "oui maman, iiiiiiiiii. Le i c'est aille".
Place au comptage, au partage/complainte/échange/chantage, puis à la dégustation. Enfin pas trop, le déjeuner arrive.
Avec les cigarettes russes que ma mère avait envoyé par colis à Noël! oui oui, je n'en ai pas encore trouvé ici...
Après le déjeuner les enfants ont joué dehors, dévoré le reste des bonbons. Se sont demandé aussi comme le lapin avait réussi à mettre le reste des bonbons de œufs en plastique dans un bocal dans la maison "ah bon??? je sais pas... il est peut-être rentré quand j'ai ouvert au chien? ou quand je prenais ma douche? ou par les aérations de la clim? c'est pas gros un lapin, après tout...".
Puis nous sommes allés faire quelques courses, et laver la voiture pour la première fois depuis que nous l'avons achetée (hein, la sécheresse et le gaspillage d'eau, on y pense). Et oui, il y a des magasins ouverts un dimanche, et un dimanche de Pâques. Nous avions besoin de courser car nous étions invités pour un barbecue chez Anita et Brandon: c'était l'anniversaire de Brandon. J'ai mangé pour la première fois des ribs. C'est pas mal, mais je n'aime toujours pas manger avec mes doigts, je suis décidément trop bourgeoise (ça colle, c'est casse-petons, non?).
Un bon Dimanche de Pâques. Parfait pour célébrer le jour où nous avons survécu à notre accident de voiture (Dimanche de Pâques 2012 au soir). Les enfants n'ont pas école demain, car les maîtresses sont en réunion. Ici, le lundi n'est pas férié (après tout, il n'est férié que pour récupérer de la fête), c'est le vendredi qui l'est (et que François a choisi de ne pas prendre). Je garde encore les affreux charmants bambins à la compagnie insupportable si précieuse pendant un jour. Au programme: survivre encore un peu. Mardi, je vais à l'école pour 3 heures, mercredi on fête les 6 ans de Pierre, Jeudi je fais une sortie scolaire avec Gabrielle. Donc vendredi, ma vie reprendra enfin son train-train.