Mardi, l'école reprenait après 10 jours d'arrêt. Le lundi de Pâques n'est pas férié ici, ce serait plutôt le vendredi. Mais, comme c'est une fête religieuse, il n'est pas imposé et les gens peuvent choisir un autre jour de repos. François en a pour le moment choisi aucun. Les instits de l'école ont travaillé lundi, elles avaient des réunions. On a donc repris l'école que Mardi, et c'est le jour où je vais à l'école pendant 3 heures pour volontariat. Sauf qu'il y avait moins de papiers à trier, je n'y ai fait que 2 heures. J'en ai profité pour prendre en photo notre table de cuisine. Car depuis quelques semaines, on a enfin une table pour manger tous ensemble! Et avec bancs, car je trouve ça tellement pratique pour les enfants: pas de chaises qui bougent, qui ne sont jamais rangées, qui tombent...
Et en sortant de la classe de Pierre, j'ai pris en photo les traces que le Leprechaun a laissé avant le spring break. Elles s'effaceront avec le temps. Comme Pierre me l'a fait remarqué: il a aussi mis un pied sur la poignée de porte, et dans la classe. Mais aucun enfant n'a réussi à l'attraper dans un piège. J'ai laissé Pierre ensuite à sa pause déjeuner. Il n'avait qu'une compote à manger. Le gros malin ayant mangé presque tout son déjeuner pendant la récré du matin.
Ensuite, j'ai commencé à réfléchir au projet de Raphaël. Oui, c'est son projet, mais c'est un peu beaucoup les parents qui s'y collent. Donc, le 1er avril, ils ont prévu de faire le humpty dumpty day. Le but: mettre un oeuf cru dans un sac à congélation. Et le lancer du premier étage. Puis voir s'il réussi à ne pas casser. Comment? A vous de trouver...
Beaucoup de mes copines ont pensé à un canular de type poisson d'avril. Ici, on dit "April's fools day". Mais non, c'est un projet très sérieux. Scientifique même, la maîtresse l'a dit pendant que je triais les papiers. Heureusement, c'est la semaine de l'anniversaire de Pierre. Et qui dit anniversaire, dit cadeaux. Qui dit cadeaux, dit Amazon. Et oui, les moeurs changent... Pendant les vacances, les enfants jouaient aux playmobils dans leur salle de jeux.
Gabrielle "Can you open the door? someone knocked"
Raphaël "Daaaaaad! It's the amazon guy!"
Et je vous jure qu'à ce moment là, je n'avais pas reçu la boite pour Pierre. C'est juste que ça semble évident pour eux. Un colis = amazon. Ils sonnent à la porte et laissent le colis sous le porche. Que vous soyez là ou pas. La vraie poste, elle, sonne et demande une signature (colis venant de France). Parfois, on a des colis contre signature, pour les choses plus importantes comme des meubles.
Bref. Dans le colis amazon pour Pierre, il y avait des sacs d'air. Gros, mais juste de la bonne taille pou un crâne d'oeuf. J'ai attrapé une petite boîte pouvant les contenir. Raphaël a voulu rajouter un parachute, mais j'ai laissé papa s'y coller. Puis on a mis du papier cadeau autour pour décorer la boîte, et Raphaël a voulu dessiner des nuages. Est-ce que tout ça suffira à sauver la vie d'un titoeuf? Réponse bientôt.
Mardi soir, nous avons emmené le chat chez le véto. Début des vaccins faits. Il se trouve que ce chat se transforme en tigre quand on la pique avec une seringue. Il a fallu être 4 pour la tenir et éviter qu'elle attaque le véto. Je commence à me dire qu'elle pourra se défendre dans la rue face à un coyote, cette petite (seulement 3.5 kilos je crois).
Mercredi, Pierre fêtait ses 6 ans. Allez, la sagesse on y croit, maintenant.
On est rentrés tous les deux de l'école, car les deux aînés avaient Running Club. Au passage Pierre a dégoté un copain: Garter Snake. Mais ce sont vraiment des serpents trouillards... il a pas voulu que Pierre le ramène à la maison. Ni même prendre la pose pour la photo.
En l'honneur du plus casse-petons de la famille, j'ai préparé des pizzas. Enfin, la pâte, et ils font leur garniture. C'est plus amusant.
Et puis j'ai tenté un gâteau. Fond en financier, crème pâtissière et fraises. Impossible pour le moment de faire une bonne crème pâtissière. Je ne sais pas quel produit bloque le côté crémeux pour le laisser à l'état granuleux. La farine? Le lait? Manque de gras? Mais Pierre était heureux. Chaque année il réclame des fraises. Sauf qu'ici, elles sont de saison!
Et l'ouverture des cadeaux. Deux boîtes de playmobils, plus un reste de cadeau de Noël que nous n'avions pas offert: ils avaient déjà trop de cadeaux. Un teepee!
Jeudi, j'étais chaperone pour la sortie scolaire de la classe de Gabrielle. On partait en mission sur Mars. Ma mission était hyper simple: ne rien faire, regarder et prendre des photos. Des vacances, en fait.
La classe était scindée en deux groupes. Il y avait l'équipe dans la station spatiale, et l'équipe au sol. A la fin de la mission, ils ont échangé les rôles. Gabrielle était dans l'équipe médicale. Elle a commencé par la mission à Houston, puis elle est partie dans l'espace après. Ces simulateurs étaient très bien faits, très réalistes. Et la mission l'était tout autant. Ils ont appris les codes pour communiquer, ils ont fait des calculs de maths, ont résolu des problèmes techniques.
Attention, ils relisent leurs calculs pour vérifier s'ils ont bien découvert une comète. Hourra!
Départ pour l'espace. Il faut attendre de s'être arrimé a la station spatiale pour pouvoir sortir de la navette. Avec bruits et lumières incluses, pour plus de réalisme.
Ici, un peu moins de calculs et un peu plus d'expériences pratiques. Gabrielle devait entre autres contrôler l'état de santé des astronautes.
On est aux USA. Donc à la fin des missions, on montre aux enfants qu'ils ont appliqué des choses qu'ils apprennent à l'école, en travaillant, et le tout en s'amusant. Que les vrais personnes de la Nasa travaillent ainsi. Les enfants se congratulent, sont fiers d'eux. Ils ont été extrêmement calmes et sérieux.
Le soir, j'avais dit que je ne cuisinerais pas. Après ces jours bien remplis, je souhaitais une soirée calme (je précise que j'ai fait beaucoup de couture au milieu de tout ça). Sauf que j'ai vu sur facebook que l'assoc de parents avaient besoin de 4 autres douzaines de gâteaux pour la vente de gâteaux du lendemain. Donc j'ai fait deux douzaines de sacs remplis de madeleines et d'un petit sachet de bonbons. Pour ça, il a même fallu que je retourne au magasin après le dîner, car les petits sacs de M&Ms et de Haribo sont venus à disparaître. Comment, et par qui, mystère et boule de gomme. Car, bien entendu, aucun enfant n'admet être coupable. Ca pourrait être le mari, mais il les trouve trop sucrés. Ou alors le chat. On sait bien que les chats sont sournois. Ou le chien, elle fait beaucoup d'allergies, c'est peut-être le signe qu'elle mange des cochonneries non? En tout cas, je le dis, ce n'est pas moi, je me goinfre de chocolat de meilleure qualité, jusqu'à épuisement des stocks.
Dépose des enfants et des 24 sacs de madeleines à 7h45. Mais on est vendredi matin, et le premier du mois. Comme tous les vendredis matin, il y a assemblée. Et comme tous les premiers vendredi du mois (couplé avec le Bake sale), il y a parent coffee connection. Un café entre parents. Et plein de pâtisseries avec. J'ai goûté un pain au chocolat, de chez Panera, qui était pas mal du tout. J'en ai même pris une deuxième moitié (puis le soir j'ai vu le nombre de calories... 410! Je meurs...). J'ai essayé de forcer ma timidité en parlant à plusieurs personnes. Diantre, je suis plus à l'aise seule avec mes machines à coudre.
J'ai aussi demandé à l'instit de Raphaël si je pouvais assister au jeté d'oeuf. Elle était surprise que je demande, puis m'a répondu 10h15, et que le frère et la soeur y assisteraient également. A 10h15 je suis arrivée, et j'ai compris pourquoi elle était surprise. Il était EVIDENT qu'on pouvait y assister. Beaucoup de parents étaient là, et toute l'école aussi. Une petite fête entre amis... Tous les ans les 2nd graders font du jeté d'oeuf. Et toute l'école y assiste chaque année.
Alors quand on dit "jeté d'oeufs", c'est vraiment LANCER les boîtes. Sans précautions. Les parachutes avaient tout de même le droit d'être mis dans le bon sens. Pas de pitié pour les croissants!
Raf, très satisfait de son vol plané d'oeuf. Il est confiant pour son système de protection à base d'airbags. Enfin, il préférait quand même le parachute...
Verdict: l'oeuf est a atterri sans casse. Pour fêter ça, ils ont eu des oeufs en chocolat.
J'ai pu rentrer à la maison et constater que mes tomates avaient un coup de mildiou. Gabrielle les avait arrosé sur les feuilles au début, elles ont pas aimé. Mon basilic derrière joue au saule pleureur. On espère qu'il survivra aussi bien qu'un oeuf jeté du toit.
Vers midi, patatra. Raphaël est à l'infirmerie, avec un "mal au ventre". Encore un truc qui le tracasse. Il ne veut pas dire quoi. Et les infirmières et la maîtresse ne peuvent pas le retenir en classe. Et quand je demande si je peux refuser de le récupérer, et donc le laisser en classe, elle me répond très doucement que Raphaël est un petit garçon ayant eu un lourd traumatisme très jeune (accident de voiture), plus un gros changement récent (déménagement), et qu'il évolue très bien. S'il faut le récupérer parfois c'est pas grave, il est sur la bonne voie. Arrivé à la maison, il s'ennuie et veut coudre. Alors on a cousu à 4 mains ce micro sac, avec les chutes d'un short que je lui ai cousu un peu plus tôt dans la semaine. Il est fier de son petit sac (il a fait l'ourlet et 2 autres coutures droites).
Le soir, le voisin, Marc avait besoin d'un coup de main pour retirer les tuiles du toit de son patio. A plusieurs mains ils sont allés très vite. Et on a voulu en profiter pour voir si les enfants survivaient aussi bien au vol plané que les oeufs. Effectivement, certains enfants ont survécu.
Après, les voisins ont offert les pizzas pour tout le monde. Nous nous sommes rassemblés chez les autres voisins, Molly & Derek. Enfin, DEVANT. Oui, on vit dans la rue ici. On a des gamins des rue également...
Et ces gamins des rues ont appris à leurs autres copains des rues qu'en France, au premier avril, on colle des poissons dans le dos. Poisson d'avril!! François a été le plus sévèrement touché. Il en avait partout.
Samedi, le week-end commençait mal. Les enfants des rues étant des enfants martyrs, ils ont été obligés de ranger chambres et salle de jeux. Le sol surtout, le papa voulant absolument aspirer et laver le sol. Puis le fameux papa est parti remplir les bouteilles de vin d'un ancien collègue parti savourer une agréable pré-retraite apres 37 ans de maison, dans les Foothills. Moi, j'ai fait des courses (avec 3 enfants, dont Pierre et Raphaël qui jouaient à la gaufre qui allait se faire manger). Puis nous sommes allés au Movie Grill. Vous savez, le cinéma/restaurant? Ils ont vraiment pas de chance ces gosses ( c'était pour rattraper la sortie ratée chez Ghirardelli la semaine précédente).
Juste pour vous montrer la taille du verre d'eau que l'on nous sert... version enfant, version adulte.
Chose qui me choque un peu: j'ai vu beaucoup de jeunes mamans avec leurs bébés dans la salle de cinéma. Et quand je dis bébé, je parle pas d'un enfant de 2 ans. Non, il y avait un nourrisson à qui je donnais même pas un mois, un autre de 3 mois et un autre de 6 mois. En France, il était interdit d'aller au cinéma avant l'âge de 3 ans, maintenant c'est simplement fortement déconseillé. Raison simple: le son est trop fort pour leurs tympans encore fragiles. Alors je sais que le principe ici c'est qu'on doit pouvoir emmener ses enfants PARTOUT. Mais est-ce toujours une bonne idée? Pour ce cas-là, je ne le crois pas.
Samedi soir, nous avons reçu Didier, le collègue de François (au fait: il n'a pas eu le temp de faire les sols, le vin ayant pris trop de temps). Nous avons fait des burgers au BBQ. Raphaël était pressé, il voulait aller au match de Baseball avec les voisins. Gabrielle également, donc nous sommes allées le rejoindre le soir. Je ne comprends vraiment rien à ce sport.
Dimanche la vie a été encore très difficile. Petit déjeuner bâclé.
Stress matinal.
Déjeuner qu'ils détestent. Tacos et burritos. Le principe est simple: chacun fait sa tambouille avec les ingrédients présents. Les tacos sont des galettes de maïs rigides et croustillantes. Les tortillas sont des galettes de blé souples.
Avant, ils détestaient la nourriture mexicaine. Maintenant, ils râlent s'ils n'en mangent pas une fois par semaine. Un tacos, ça donne ça:
On mange avec ses mains, tout se casse dans l'assiette. C'est formidable pour des gens comme nous habitués à manger avec des couverts. Déjà, la pizza dans la rue m'a demandé beaucoup d'efforts: réussir à manger avec élégance une pizza molle sans couverts. Je vous le dis tout de go: c'est impossible. On a l'air de quelqu'un qui mange une pizza dans la rue, avec de l'huile sur le menton, et même sur le tshirt. Raphaël a cependant trouvé une solution intermédiaire:
Et il y a le burrito. Lui, il est plié pour que rien ne sorte quand on mange. Plus pratique.
Après on sort. Raph n'a pas oublié son sac (assorti au mien et à ses chaussures. La classe). Il s'est acheté un paquet de chewing gums au magasin (les hommes étaient retenu chez Fedex, qui est ouvert le dimanche).
Puis, comme prévu pour continuer une journée vraiment dure pour les enfants, nous sommes allés au Lac Folsom. Après El Nino, le niveau de l'eau est bien remonté.
On a croisé encore quelques autochtones.
Est-ce que vous voyez sur la roche les pépites d'or qui brillent?
Ce n'est pas de l'or. On appelle ça fool's gold. De la pyrite en fait, mais qui a été pris pour le l'or par ceux qui en cherchaient avidement pendant le Gold Rush. Je vais en garder un peu pour le prochain piège à Leprechaun.
Je pensais qu'il ferait trop froid pour se baigner ou jouer dans l'eau. J'avais tort. J'aurais dû prendre leurs maillots de bain.
Raphaël a un penchant pour l'escalade. Peut-être enfin un sport qui lui irait?
Et voilà monsieur Pierrafeu et son gourdin.
François, tel un gamin, a voulu ramené ce "petit" baton de bois. Pierre l'adore, il dit qu'il peut faire Jesus avec.
Photo non pas pour vous montrer l'éternel gamin et son baton, mais pour vous montrer, derrière, les traditions locales. Les tables de pique-nique sont couvertes (il y en au une douzaine aux alentours), le barbecue est à côté. On peut venir avec son charbon de bois, sa viande, sa boîte thermos et faire un gros pique-nique. Je trouve ça parfait pour ceux qui n'ont pas de maison, et donc pas de jardins. Il faudra qu'on investisse dans un peu de materiel: chaises pliantes, thermos.
Un autochtone que l'on a pas eu le malheur de rencontrer.
Et on a trouvé un super baton pour faire un lance-Pierre.
Sur le chemin du retour, on est passé au magasin de jardinage prendre de l'anti-mildiou organic. Un plant de poivron aussi. Et quelques courses chez Trader's Joe.
Et pour prouver qu'on a pas de la chance sur tous les niveaux... voici comment on vend du poulet ici. Emballé dans un sac plastique, et rempli de flotte. Bon appétit!
On est rentré. Et Lady, elle, nous a montré qu'elle était pas ravie de la situation. Pas de sortie pour le pauvre chat, et seule tout l’après-midi. On attend qu'elle ait tous les vaccins, et qu'elle soit stérilisée pour qu'elle ressorte.
Voilà pour cette semaine très remplie. La semaine prochaine, aucune fête prévue. Seulement du repos, et de la couture!
Quelle semaine!!!Ici aussi, rassure-toi, tacos et burritos sont au menu assez souvent. C'est facile, rapide et tout le monde aime ;-)
RépondreSupprimerCinéma avec un bébé... j'avais lu cela dans un livre de jeune maman britannique comme si c'était normal. Ca m'avait étonné. Anaëlle ne tenait pas 2 heures sans pleurer de toutes façons!