mardi 26 mai 2015

Choisir où vivre

Il n'est pas aisé de se préparer sans avoir grand chose de concret à se mettre sous la dent. Mais nous avons tout de même essayé.

A la base, François voulait s'installer au siège de son entreprise, dans la silicon valley. Mais une de ses collègues lui a fortement déconseillé: la région est trop chère. Il y a à deux heures de route au nord, un autre bureau, dans une zone aux tarifs plus raisonnables: Roseville. Il a demandé à un autre collègue, un Français installé dans la silicon valley qui lui a dit que Sacramento c'était ... hum... bien pour quelqu'un qui vit à Chartres quoi. Culturellement, y'a beaucoup mieux.

La silicon Valley a des avantages: Tout près de San Francisco, mais sans le brouillard et la mauvaise météo. Donc culture très riche. Et des écoles françaises, et une communauté française. Ce n'est pas négligeable pour ne pas se sentir perdu. C'est rempli de gens venant de tous les pays du monde. Un melting pot enrichissant, mélangeant les cultures, les continents. Ca nous tentait bien.

En même temps, notre but est... l'immersion. Nous n'avions pas vraiment envie que les enfants soient en école française, car on râle déjà des programmes scolaires ici, quel interêt de les retrouver là-bas? Et puis c'est cher, 17 000 $ par an. L'ambassade peut en payer une partie, oui... mais pourquoi recevrions-nous tant d'argent d'un pays où l'on ne paye plus d'impôts? ça me gêne. 

A Sacramento, c'est simple: pas d'école française. Le prix des maisons est bien moindre, elles sont plus grandes, et on peut même essayer de rêver d'avoir une piscine. 

En bons parents, nous avons évoqué la question avec les principaux intéressés. Nos 3 gnomes. Après tout, on les embarque là-bas pour potentiellement devenir américains un jour, pour y passer leur enfance, adolescence, y construire leur vie... Leur avis compte un peu. Ils ont choisi: école US mais AVEC piscine. Sans piscine, c'est clair, ils restent en France. Gabrielle pleure déjà de perdre son meilleur ami. Raphaël commençait à se sentir à l'aise avec les camarades de la nouvelle école. Pierre a déjà 3 meilleurs copains. Pour eux, la vie était belle ici.

Donc on est partis pour Roseville/Sacramento. Pour en savoir plus sur Sacramento, wiki est votre ami. C'est pas la ville la plus riche du point de vue culturel... mais il ne faut que 2 h pour rejoindre San Francisco.





Et une de ses "petites" villes satellites, Roseville, où se situera le bureau de François. Pour en savoir plus, c'est là en anglais.

Pour se faire une idée, je compare les chiffres avec des villes que je connais bien:

Superficie: 
Sacramento : 259 km²
Paris: 105 km²

Roseville: 94 km²
Chartres: 16.85 km²



Population:
Sacramento: 471 000 habitants. (aire urbaine 2.5 millions)
Paris: 2.3 millions habitants (aire urbaine 12 millions)

Roseville: 130 000 habitants (pas d'aire urbaine, car c'est l'aire urbaine de Sacramento)
Chartres: 39 000 habitants (aire urbaine 144 000)



Climat: 

Sacramento:
Relevé météorologique de Sacramento
Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)578101214161615128410,6
Température maximale moyenne (°C)13171923283234343226181324,1













Précipitations (mm)106,295,88029,715,24,61,31,39,425,465,870,1504,8

Paris:
Température minimale moyenne: 8.9°C
Température maximale moyenne: 16.0°C
Précipitations: 637 mm

Roseville:
Température minimale moyenne: 9.9°C
Température maximale moyenne: 23.8°
Précipitations: 625 mm

Chartres:
Température minimale moyenne: 6.3°C
Température maximale moyenne: 14.8°C
Précipitations: 573.1 mm


J'hallucine de constater que Roseville est presque aussi grande que Paris, avec la population de la conurbation de Chartres. Maintenant j'ai une idée de ce qu'on trouvera là-bas, et ça nous convient plus que la sillicon Valley très peuplée. 

A bientôt!

mercredi 20 mai 2015

Patience et longueur de temps...

... font plus que force ni que rage.

Le lion et le rat, Jean de la fontaine


Il y a 3 ans, en Mai, nous emménagions dans cette maison, à 700 mètres de l'ancienne maison. Nous voulions une maison plus grande, avec plus de chambres et moins d'escaliers, et c'est tombé à pic car François ayant gardé des blessures de l'accident de  voiture (problème au genou), une maison sur 2 étages au lieu de 3, c'était vraiment agréable. 

En Juillet, un jour François rentre en disant qu'il avait appris que Mme Bidulette, son équivalente aux USA en avait marre et souhaitait partir, et qu'on lui avait conseillé de prendre sa place. Le choc. Je ne me voyais pas repartir dans une déménagement 2 mois après le dernier. Mais dans le doute, nous avons juste déballé les cartons, mais sans faire d'efforts sur la déco, ni creusé des trous dans les murs. L'idée faisant son chemin, tant pis pour les 2 déménagements rapprochés (j'ai bien eu 2 garçons rapprochés, qu'est-ce qui pourrait être plus fatiguant?). Nous avions envie de tenter l'aventure.

Et puis Mme Bidulette est restée. Tous les ans, on a eu des fausses joies. Un coup le chef qui demande si on est toujours partants pour partir. Un coup la chef du chef qui demande en combien de temps François pourrait obtenir son visa pour la remplacer. Mais toujours rien... Des paroles, des paroles...

Automne 2014, là, Bidulette dit que vraiment, elle veut partir et qu'elle le fera. On y croit sans y croire. Mais François a l'idée de dire à son boss "mais si je la remplace, je garde aussi mon poste en Europe, et puis je te surveille l'Asie aussi". Là, le boss est conquit, c'est sûr, si Bidulette s'en va, il le choisi. 

Et en Janvier, ENFIN. Elle dit qu'elle part. Au 1er Mars, François la remplace. Ce qui veut dire aussi que François est relocalisé aux USA. Comme ils sont pas méchants, ils l'autorisent à prendre sa famille avec lui.

Oui mais voilà. C'est pas rapide. On attend les consignes, les infos... Aujourd'hui en Mai nous ne savons toujours pas quand nous partons, ni à quel salaire. Il faut être patients et prêts à bondir quand il le faudra. Et quand on attend depuis trois ans, croyez-moi, on est prêts! 

Nous en sommes à l'étape administrative:
-passeports faits
-visas en cours

Les américains ne plaisantent par pour les visas, le nombre de renseignements à donner nous impressionne. Et je trouve ça parfaitement normal finalement. Et on remercie au passage les parents d'avoir toujours été sages et bons citoyens car leurs états civils sont demandés.

Ce blog est là pour que vous suiviez l'évolution du dossier, les préparatifs, le voyage, l'installation, les découvertes, et les coups de blues que l'on aura forcément. Le grand clou devrait lui aussi écrire de temps en temps. Nouveau blog pour nouveau départ.

Ah oui, mais non. J'y ai bien réfléchi. Clou en anglais, ça ne veut plus rien dire. Un clou, là-bas, ça se dit nail. Comme un ongle. Est-ce parce que souvent, en voulant taper sur un clou avec un marteau on tombe sur les ongles de la main? mystère... Mais comme Clou ne se prononce pas facilement, et que ça ne signifie rien, nous avions deux possibilités: Clues et Clouds. Clues = indices. Clouds = nuages. J'ai trouvé l'image des nuages plus poétique, et plus proche de notre nom de famille. Quand j'étais petite, j'adorais observer ces ciels de printemps: ciel bleu et beaucoup de nuages qui dansent, le vent les faisait se mouvoir rapidement. Je m'imaginais que le paradis c'était là-bas, chaque nuage transportant une âme qui avait mérité le repos. Alors nous allons devenir la famille Cloud, les enfants seront donc les tiny clouds. Même en Californie, il n'y a pas que du ciel bleu.



A bientôt!