lundi 12 octobre 2015

L'emménagement

Samedi dernier, nous sommes allés à un meeting aérien. J'en reparlerai. Je sais, j'avais dit ça à propos des Gold Rush Days aussi... soyez patients. Tout vient à point à qui sait attendre. Le soir, enfin, en fin d'après-midi européenne, mon dîner était prêt pour 17h (non, ne rigolez pas!), mais les enfants jouaient tellement bien avec les petits voisins que je n'ai pas eu le coeur à les arrêter. Alors on a attendu qu'ils s'arrêtent de jouer. Mais finalement, ce sont leurs parents qui sont venus... Au final, tous les enfants (voisins inclus) ont mangé mes pâtes à la bolognaise, et nous, les parents, on a seulement bu. 



Dimanche, nous avons eu un dimanche traditionnel: Messe-Ikea. Le mélange des genres, même pas peur. Nous y sommes allés pour acheter le lit de la chambre d'ami, qui est en promo en ce moment. Mais nous sommes rentrés avec une commode, du rayon "bonnes trouvailles". Logique. 

"oh maman, regarde, tu n'es pas la seule parisienne ici" (sur le parking de l'Eglise)

Chez Ikea, idée pour mon futur atelier: la table de travail/kitchen island. 

Lundi, retour à l'école... On a eu des informations contradictoires de la société de déménagement. Quand l'un dit "on arrive demain, mardi, entre 8h et 10h", l'autre dit "on confirme pour mercredi".

Ca n'angoisse pas le chat

Au final, ils sont arrivés mardi. Plutôt vers 10h que 8h. Première déception, le camion avait beaucoup de vide. BEAUCOUP. On aurait pû y mettre une voiture. Donc nous avons dû nous séparer d'affaires que nous aurions pu prendre... génial. Nos livres de poches auraient pu venir. Notre table de cuisine aussi, ou le meuble pour la télé. Des tas de petits trucs qu'il faut acheter désormais.
Ensuite, les déménageurs n'avaient pas une envie violente de travailler. Ils ont bien fait comprendre qu'ils sortiraient juste le piano de leur camion, pour aller seulement au garage. La société enverra une autre équipe, disaient-ils. Et puis, ils peuvent pas monter de meubles ikea, c'est trop compliqué. Et puis les boîtes... diantre, je leur dis que sur leur tas de 4 boites 2 vont en haut, 2 vont en bas, et j'ai... les 4 en bas. On a eu un peu de casse, mais pas trop. 



Nous avons fait le maximum pour vider les 347 colis le plus vite possible. 347 ça inclut les meubles, les cartons... Les enfants ont très vite pris possession de leurs vélos. Pendant ce temps, François montait le lit Ikea. Mais il n'a pas eu assez de temps pour que Raphaël puisse dormir dedans la première nuit. Malgré tout, on a avancé vite. J'aimerais tourner la page du déménagement rapidement. Vivre 3 mois dans les cartons, ou avec seulement des valises, c'est long. Surtout quand on doit gérer le quotidien. Et par quotidien, j'entends l'école et le boulot. 3 mois avec valises en vacances au bord de la mer, avec comme seul objectif de faire du tourisme, je ne me plaindrais pas. 


Le miracle a eu lieu. François ne garde de ses défunts parents que peu de choses. Il a une bibliothèque et un salon. Des meubles assez chics, il faut le dire. Et assez grands aussi. Quand nous avons choisi la maison, ça faisait partie des critères: peut-on y caser la bibliothèque du beau-père? (il l'a faite de ses propres mains!!) Quant au salon de la belle-mère, il était impossible qu'il aille dans la family room à côté de la cuisine et de toutes les graisses de cuisson. Mais nous n'avions pas les mesures de nos meubles. Nous n'avons pas songé à les prendre avant de partir. Mais, comme je disais, miracle: il n'y a pas la place pour que cette bibliothèque fasse 1 cm de plus. On croirait qu'elle a été faite pour cette maison.



Nous venons au bout de la phase déballage. Je fais vite, et finalement, c'est pas plus mal. Qui aurait pu deviner que mes livres de couture se trouveraient dans un carton nommé "jouet enfant"??? Parfois je libère un truc naze en plastique de 5 couches de papier d'emballage, alors qu'un truc fragile n'en aura aucun. 

Ensuite on passe à la phase: tout relaver. Les ustensiles de cuisine, les couverts, verres, assiettes, plats, linges de lit,... Et puis les meubles, aussi, transportés avec des mains sales, ou qui ont pris la poussière pendant 3 mois, ou l'humidité, ou bien qui ont servi de maison confortable à une gentille araignée. Puis il faut plier les cartons, aplatir les papiers, le bulle. Passer l'aspirateur. Réparer les bouts cassés. François s'amuse comme un fou à changer les prises électriques des quelques appareils que nous avons réussi à emmener: télé, lampes, machine à coudre, à broder...

Bon, il a fallu aussi s'occuper du piano. Comme la société ne rappelait pas pour envoyer l'autre équipe, il a fallu réclamer. Et là, on s'est presque fait engueuler d'avoir laissé partir les déménageurs sans avoir apporter le piano en place. Alors, ils ont fini par dire que c'était sûrement car c'était un piano de concert ou de grande valeur. Que nenni. Un piano tout basique. Alors ils ont fini par accepter de revenir, mais pour cela, ils sont obligé de facturer 410$. A payer d'avance, en ligne. Mais après, c'est du rapide. En 2h ils étaient là. En 5 minutes ils avaient fini. J'essaie de calculer le prix à l'heure... non, autant éviter. Ca fait trop mal. 


Pendant ce temps, il est désormais interdit de vivre comme des sauvages. Je cuisine. Oui, j'essaie. Rien de grandiose, rien de fin. Je fais ce que je peux. Et on gère les animaux qui vivent chez nous. Le chien et le chat se comportent bien. Le chien ne s'enfuit même pas quand la porte est ouverte, elle reste avec les enfants qui jouent dehors. Les 3 jeunes humains, eux, n'ont pas vraiment décidé de nous faciliter l'existence:


Gabrielle est tombée en trottinette. Rien de grave. Un genou très éraflé, mais elle a même pas pleuré, et ça allait. Sauf qu'elle est retombée sur ce genou à l'école, saignant un peu plus. Et elle a recommencé vendredi, en glissant dans la maison. Mais là, elle a fait sauté la croûte de son genou, faisant bien gicler le sang. Halloween approche, on aurait peut-être dû garder les tâches sur le sol... Et son genou est parfait pour faire peur aux enfants. D'ailleurs, ni une, ni deux, devant ce sang, tous les gamins ont décampé (ils avaient bien vu qu'on prenait ça en charge, car sinon, ils appellent à chaque chute ou blessure, même quand il y a rien d'autre qu'une écharde). Depuis, elle joue à la blessée de guerre. On va lui éviter un autre Dimanche chez Ikea, on est sympa. 


Raphaël, lui, nous fait dans les montagnes russes. Un coup il est content et surexcité. Et le lendemain, ou même quelques heures après, est malheureux ou colérique. J'ai été appelée jeudi pour aller le récupérer car il était pas bien "léthargique, mais il n'a pas de fièvre". Dépressif, en fait. Je lui demande "mais pourquoi tu étais si triste aujourd'hui?". Pour résumer, comme il dit "des fois, je commence à être triste un peu, et je sais pas pourquoi, j'arrive pas à arrêter". Il a un meilleur ami, et aimerait bien avoir aussi d'autres copains en plus, et est très déçu de ne pas en avoir. Je lui ai conseillé de faire comme dans le petit prince. De se laisser apprivoiser, oui lui d'aller apprivoiser les autres. Mais il nous fait de grosses colères aussi, ce qui est fort désagréable. Il doit apprendre à gérer. Et, ici, je ne pourrais pas avoir l'aide d'une psy tant qu'ils ne parlent pas anglais.


Pierre lui, c'est comme toujours un problème d'obéissance. Il a une dent contre le prof de sport. Et chaque mardi et jeudi, je sais que j'aurais un mot de la maîtresse. Si on lui dit non, alors tout est fichu. Il faut passer son temps à négocier pour des choses banales et quotidiennes. Alors imaginez quand jeudi dernier, alors que je prenais un thé très agréable avec mes deux copines Mélanie et Anita, je suis appelée pour mon dépressif, puis que je récupère un vilain garnement et une éclopée. Je rentre, et il faut encore ouvrir des cartons, et faire du lavage, du ménage... Oh puis attendez, encore mieux! 

Mercredi soir, François veut aller dans un magasin acheter un lecteur DVD pour que les enfants puissent revoir leurs films. Il faut un DVD/ Blu Ray dézoné sinon ça ne marchera pas. Moi je souhaite en profiter pour aller dans un magasin à côté acheter des choses nécessaires à la maison. François n'a pas pu avoir le lecteur DVD convoité car ils n'avaient pas ce qu'il fallait, et les enfants ont osé nous dire, alors qu'on voulait voir une boutique de décoration et qu'ils voulaient rentrer "vous pensez vraiment qu'à vous, les parents". 

Sympa non? Chers enfants, si on ne pensait qu'à nous, il y a bien longtemps qu'on vous aurait gavé de valium. Vous seriez resté à la maison, à dormir comme des zombies, et nous n'aurions pas à réparer vos genoux écorchés, ni à vous nourrir de légumes qui coûtent cher et que vous gaspillez beaucoup trop à mon goût, ni à ranger vos jouets, qui traînent par terre, que vous avez pourtant beaucoup attendus, ni à laver vos vêtements que nous salissez sans aucune considération, ni à monter vos meubles ou refaire la déco de vos chambres en premier. Alors comme j'ai crié une fois dans la rue (c'est chouette, personne ne comprend) "là, j'ai beaucoup de mots qui me viennent à l'esprit, mais pas un seul de poli. Alors tu me suis, et tu te tais". 

A part ça, tout va bien. Ca pourrait être pire. Mais honnêtement, on est crevés. On touche le bout du tunnel. Samedi nous sommes allés chez costco. 400$ de courses... Quand on veut racheter des éponges, c'est par lot de 20. Alors la facture monte vite. Mais j'ai constaté chez eux une vague française:



Ensuite nous avons mangé des burgers, sur notre table de jardin. On peut enfin manger ensemble en se regardant... Comme disent les enfants "oh, c'est la première fois qu'on mange un burger qui vient pas du macdonald!"


Nous avons aussi reçu le colis de papy et mamie: Christine and the queens (zut, je n'ai plus de lecteur CD pour le moment à part dans la voiture ou sur le lecteur DVD, que nous avons finalement trouvé sur amazon). Merci pour les carambars, la moutarde, le couscous (ici on en trouve, mais gros), etc



Sinon, 16h30, 35°C. Depuis quelques jours, le temps est assez humide, on ressent cette température comme étant un peu trop lourde. Mais pour un 10 Octobre, c'est surprenant.


Le jour précédent, j'ai décidé de ranger mon atelier (les chambres d'enfants attendront bien un peu) et de tester mes machines (Il faut s'assurer de la casse le plus vite possible).  Et elles fonctionnent! Il me manque bizarrement un pied de biche. A chercher. Faut dire que j'ai eu un gros malin pour emballer mes affaires: ils étaient deux à me dire de ne pas vider le petit meuble à tiroir, celui à mercerie, et il a finalement fichu tout en vrac dans un carton. Super... il faut maintenant démêler des passepoils de 10 mètres de long, avec du fil à tricoter, des rubans, des ciseaux... 





En cuisine, j'ai déjà réussi à faire: un gâteau au chocolat, une quiche, de la compote de pomme, du poulet basquaise, un vrai poulet rôti, un gratin dauphinois, de la mousse au chocolat (Anita et sa famille sont venus dîner samedi soir). Et j'ai un grand bol pour faire des cannelés qui repose dans le frigo.


Le quotidien reprend tout doucement, donc. Même si on est loin d'avoir une routine, des habitudes, des repères. Mais les enfants parlent de plus en plus anglais, Gabrielle étant plus en retard que ses frères. Trop grande, trop de peurs, et plus de problèmes pour l'accent. Mais ça vient. Ca ne tardera plus avant que je n'aie plus à jouer les traductrices!

A bientôt!

3 commentaires:

  1. Ah, contente de te voir reprendre tes, vos marques!!!

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  2. Je suis heureuse que vous commenciez enfin à voir le bout du tunnel. Ils ne vous restera bientôt plus que les bons souvenirs ;-)

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  3. Superbe maison avec une déco très lumineuse et reposante. Magnifique atelier de couture !
    Le coussin est très joli ; j'ai bien compris que tu étais douée de tes mains et de tes machines.
    Bravo pour cet emménagement en un temps record.
    Isabelle V

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